Luttes arméniennes

9 octobre 2018: mort d’Arayik Khandoyan

Arayik Khandoyan, dit « le loup solitaire » était un héros de la guerre d’Artsakh, combattant de la liberté et membre du groupe « Sasna Tsrer » (les « enragés » du Sassoun).

Il s’était illustré lors de la guerre du Karabagh, entre 1990 et 1994, par un grand courage et une détermination sans faille. Il était de tous les assauts et des opérations les plus dangereuses au nom de la lutte de libération de l’Artsakh et du droit à l’autodétermination de son peuple.
Il avait pris l’habitude d’aller souvent seul au combat, au point que ses camarades s’étonnaient parfois de le voir de l’autre côté du champ de bataille, combattre l’ennemi dans ses propres lignes. Cela lui valut le surnom de « Miaynak Gayl » (loup solitaire).

Des années après la guerre, alors qu’Arayik et sa famille vivent dans la pauvreté, il mène un nouveau combat mais face au gouvernement de Serj Sarkissian. Avec un commando, surnommé les « Sasna Tsrer», il prend d’assaut et tient le siège d’une caserne de police de Yerevan du 17 au 31 juillet 2016. Cet acte était l’expression d’une colère populaire face à un gouvernement mafieux et corrompu, composé d’oligarques prêts à toutes les concessions sur la question du Karabagh, au nom de leurs intérêts personnels.

Un an plus tard, se tient le procès des Sasna Tsrer, entre le 8 juin et le 3 juillet 2017. Juste avant l’une de ses comparutions, Arayik est passé à tabac dans le sous-sol du tribunal du district Nubarachen de Yerevan par des officiers de police agissant vraisemblablement sous les ordres de Valeri Osipyan, adjoint du chef de la police de Yerevan et ex-otage du commando. Arayik se voit à plusieurs reprises refuser le droit à une audience devant le tribunal et à s’entretenir avec son avocat sous prétexte de manquer aux règles imposées par les autorités judiciaires.

Remis en liberté conditionnelle le 17 août 2018, il décède moins de deux mois plus tard, le 9 octobre, d’une crise cardiaque, terriblement affaibli du fait des traitements inhumains qu’il a subis lors de sa détention.

Il est enterré au cimetière de Yerablour, où reposent les combattants de la liberté.