Luttes arméniennes

4 février 1878: Naissance de Zabel Essayan

4 février 1878 : Naissance de Zabel Essayan, femme engagée, écrivaine et intellectuelle, témoin et rescapée du génocide des Arméniens, victime de la terreur stalinienne.

Née à Constantinople, Zabel Essayan s’installe à Paris à l’âge de dix-sept ans afin de suivre des études de littérature et de philosophie à la Sorbonne. Elle retourne à Constantinople à l’âge de 24 ans pour enseigner, ce qui lui permet de participer à la vie intellectuelle et politique de la communauté arménienne de la ville. En 1909, à la suite des massacres d’Adana, elle séjourne trois mois dans la ville afin de participer à une commission d’enquête mise en place par le Patriarcat arménien et la Croix-Rouge. En 1911, elle publiera « Dans les ruines », livre dans lequel elle relate les atrocités dont elle a été témoin et qui constitue aujourd’hui l’une des œuvres majeures de la littérature arménienne.

Zabel Essayan fait partie des personnalités recherchées lors de la rafle des intellectuels du 24 avril 1915 à laquelle elle réchappe miraculeusement. Réfugiée en Bulgarie, elle se rend en Arménie en 1917 où elle devient membre du Conseil des Arméniens Occidentaux. Elle parcourt l’Europe afin d’organiser le secours des réfugiés et orphelins du Génocide au Proche-Orient. Dans les années 1920, elle publie « Le rôle de la femme arménienne pendant la guerre », affirmant son engagement pour la cause des femmes arméniennes.

Après plusieurs années entre Paris et l’Arménie, elle s’installe définitivement en Arménie soviétique à compter de 1933 pour diriger la Chaire de de littérature occidentale de l’Université d’Erevan. Femme indépendante et libre, elle est victime des purges staliniennes. Arrêtées en 1937, toutes ses demandes de libération sont rejetées par le pouvoir bolchevique. Elle est emprisonnée à Bakou. sa dernière lettre date du 27 juin 1942. En 1943, Zabel Essayan disparaît dans la tourmente Stalinienne.

Son œuvre, empreinte des drames traversés et de ses nombreux engagements, demeure un héritage inestimable pour le peuple arménien.