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Journal de bord : Charjoum en Arménie

Yerevan, le 29 novembre 2020,

Depuis notre arrivée en Arménie, nous avons rencontré plusieurs personnes sur le terrain, militants, militaires, et simples citoyens, qui nous ont partagé leurs ressentis sur la situation. Le constat n’est malheureusement pas le plus positif. Une grande partie de l’aide envoyée par la diaspora semble ne pas avoir été distribuée aux habitants ou aux soldats sur le front. Sans la mise en place notre propre propre circuit d’acheminement et l’établissement d’un strict suivi des réceptions, nos envois seraient encore entreposés à l’heure actuelle.

Rencontre avec Seda Grigoryan et
des camarades d’Arménie
en préparation d’une coordination
d’aide Arménie-Diaspora.
La société civile joue un grand rôle
pour que les projets soient efficacement
mis en œuvre (28/11/2020, Yerevan).

Les militaires nous ont fait part de leur vécu, du traumatisme de la guerre, mais également du sentiment d’inachevé, d’avoir capitulé alors qu’ils étaient prêts à continuer la lutte. Les militaires ont également mentionné les pressions et spoliations dont ils ont été victimes par des personnes plus haut gradées dans les institutions. La situation politique reste un grand sujet. Nous avons assisté, avec toute l’humilité nécessaire, à une manifestation des familles de disparus, ils étaient une centaine, tout autant de policiers anti émeute. Le seul point sur lequel tout le monde sur place semble s’accorder : le conflit n’est pas fini et la guerre va reprendre.

Nous avons également rencontré des militants qui se mobilisent pour la solidarité avec les familles réfugiées. Ce qui nous rappelle tristement les défaillances de l’État arménien mais ce qui nous montre également que la société civile arménienne crée ses propres solutions, avec le peu de moyens disponibles, pour pallier ces défaillances et venir en aide au peuple d’Artsakh. Si l’incertitude règne, l’espoir émerge d’une solidarité concrète venant du peuple arménien.

Thomas et Tro pour Charjoum


Yerevan, le 30 novembre 2020

Nous avons continué à rencontrer des militants en Arménie. Le constat reste le même sur la situation du pays. Notre camarade Hrag Papazian de Սեւ Բիբար / Sev Bibar a par exemple expliqué qu’il était difficile de prendre position, tant l’incertitude et le manque d’informations fiables est important. Toute l’Arménie est dans le doute. La solidarité est encore présente entre arméniens et réfugiés du Karabagh. S’ils ont un toit, ils manquent des biens de première nécessité, et si cette urgence peut être prise en charge sur le court terme, nous avons aussi discuté des problématique de long terme concernant l’installation des réfugiés en Arménie ou leur retour. Quoi qu’il en soit il n’y a pas de solution miracle.

Nous avons également rencontré des militants qui ont créés un mouvement en dehors des structures traditionnelles. La mobilisation du peuple arménien se retrouve dans l’aide apportée aux réfugiés et à l’Artsakh, mais également dans une réflexion et un engagement politique sur le pays.

Nous avons également rencontré nos camarades de l’association Sassoun Mush et «Հոդված 3» ակումբ • “Article 3” Club. La nécessité de faire un suivi actif, et de nouer des liens avec des militants de terrain présents en Arménie s’avère d’autant plus importante. Ce suivi est fondamental, sans quoi l’aide risque de ne pas être distribuée aux personnes dans le besoin. Nos rencontres nous permettent ainsi de pérenniser l’aide et l’acheminement sur place ainsi qu’une distribution par des personnes de confiance. Le nombre d’associations qui participent à cette logistique témoigne de la solidarité du peuple arménien envers les réfugiés d’Artsakh. Les mouvements de solidarités ont recensé les besoins, ce qui nous permet de répartir l’ensemble de l’aide acheminée pour venir en aide sur un temps un peu plus long et de façon plus soutenue. Tout nous laisse à penser que cette “situation d’urgence” est appelée à durer.

La neige commence à tomber à Yerevan, nous travaillons.

Thomas et Tro pour Charjoum


Yerevan, le 1er décembre 2020

Les cartons dans le dojo de l’école

Hier nous avons constaté l’ampleur des difficultés pour acheminer l’aide en Arménie en provenance de France par avion. A l’aéroport, ce climat d’inorganisation pour la réception de l’avion cargo français n’a pas empêché le ministère des affaires étrangères français et l’ambassade de France d’être de sortie avec leur plus belle équipe de communication.

Nous chargeons nos cartons dans des camions qui servaient, il y a quelques jours à peine, à l’approvisionnement pendant la guerre. L’un d’entre eux a même été touché par un obus. Dans un autre camion, des posters de fedayis de la première guerre, tels que Doushman Vartan et Monte Melkonian, tapissent la cabine du conducteur. Nous avons ensuite amené l’aide dans une école qui nous a prêté son dojo d’arts martiaux pour qu’il serve d’entrepôt. Avec l’aide de plusieurs personnes qui sont venues nous prêter main forte, nous avons commencé à trier ce qui nous a été envoyé pour une répartition aux réfugiés par famille. C’est un travail long, tant l’aide a été nombreuse, tant les personnes touchées en ont besoin. Nous restons mobilisés, avec l’aide de nos amis et camarades sur place. Toutefois, l’ampleur du travail nous oblige à repenser la suite de nos actions sur le terrain à plus long terme. Les contacts avec les associations et mouvements de solidarité sur place sont essentiels. Les gens s’organisent. Plus que jamais, le slogan “menk enk der mer yergir” prend tout son sens.

Aujourd’hui, avec les camarades nous distribuons les fournitures que vous nous avez confié aux réfugiés qui sont à Yeghegnadzor et dans quelques jours une partie de l’aide ira à Stepanakert.

Thomas et Tro pour Charjoum


Vayots Dzor, 2 décembre 2020

Hier, nous avons commencé la journée en nous rendant à la fondation Aznavour à Erevan. Nous avons ainsi récupéré du matériel et parlé avec les volontaires de la Fondation qui nous faisaient part de leur envie de continuer à travailler sur la suite de l’acheminement de l’aide humanitaire. De retour à l’école qui nous sert d’entrepôt, nous sommes conviés par le directeur à une cérémonie d’inauguration d’une salle de classe. L’établissement a voulu rendre hommage à l’un de ses élèves tombés au front. Huit autres de ses camarade ont aussi perdu la vie. La réalité de la guerre est violente et omniprésente. Elle nous rappelle le sacrifie du peuple arménien pour défendre ses terres et son existence. La famille, les élèves, les enseignants et un volontaire qui étaient au front étaient présents. C’est avec une profonde humilité et une grande émotion que nous avons assisté à cet hommage. Il était ceinture noire de karaté et s’entraînait au dojo dans laquelle notre aide est entreposée. Il s’appelait Gor Sarkissian. Il est né en 2002 et avait 18 ans.

Nous avons ensuite amené une partie des fournitures dans le sud du pays, au village de Yeghegis, dans le Vayots Dzor. Sur la route, nous avons croisé de nombreux volontaires qui partaient garder la frontière, en l’occurrence dans le village de Davit Bek (Syunik). Les volontaires venaient par vingtaines via des bus de lignes régulières. Nous avons également croisé des convois militaires russes, et sommes passés à proximité de la base militaire qui se trouve à la frontière avec le Nakhitchevan, il était possible de distinguer le long de la route des postes de surveillance sur des tranchées. Nous avons également été arrêtés à un checkpoint aux alentours d’Arpi (Vayots Dzor), mais nous étions les bienvenus. Le sud du pays semble actuellement très militarisé.

À proximité de Yeghegis se trouve un centre géré par le Syunik Development NGO qui accueille traditionnellement des jeunes de milieux pauvres de la région et aussi de Géorgie pour des colonies de vacances. Depuis le début de la guerre, le centre accueille jusqu’à 1000 réfugiés. La plupart est retournée à Stepanakert, Askeran ou Mardakert. Il reste toutefois 25 personnes qui restent s’installer sur place, originaire de Hadrut et Shushi. Nous avons apporté des vêtements pour l’hiver, des médicaments et des jouets pour les enfants de ces familles, mais également pour les autres familles installées dans la région. Ce matin nous réorganisons une partie de la logistique pour mieux répartir les fournitures selon les régions, puis nous retournons préparer les kits d’hygiène pour les réfugiés avec «Հոդված 3» ակումբ • “Article 3” Club. Plus tard dans la journée nous allons voir des organisations et des associations locales partenaires. La neige a commencé à tomber dans le sud du pays. Les montagnes enneigées des provinces d’Ararat et Vayots Dzor nous rappellent que nous sommes nos montagnes. De Gyumri à Meghri, d’Armavir à Askeran, la lutte du peuple arménien continue, différemment.

Thomas et Tro pour Charjoum le mouvement


Yerevan, 3 décembre 2020

Hier, nous avons repris le tri de l’aide humanitaire, afin qu’elle soit organisée au mieux. Cette aide est désormais disponible pour les associations avec lesquelles nous travaillons. Tous les jours, en fonction des besoins, l’aide sera donc acheminée. Nous avons fourni les besoins de première nécessité à plusieurs centaines de réfugiés. Nous sommes également allés chez nos partenaires d’ «Հոդված 3» ակումբ • “Article 3” Club, pour aider à la préparation des kits d’hygiène pour lesquels vous nous avez fait des dons. Dans un premier temps, ce sont 340 familles qui vont ainsi bénéficier de kits, notamment les réfugiés dans la province de Gegharkunik. Les autres kits seront gérés par le Women’s Resource Center, Armenia, Կանանց ռեսուրսային կենտրոն. Les 6000 euros récoltés pour les kits d’hygiène en faveur des réfugiés ont été répartis pour couvrir des régions différentes et prennent donc la forme de ces deux partenariats.

Notre soirée s’est finie par un excellent moment de discussion avec l’association Kooyrigs • Քոյրիկs • Sisters. Nous avons échangé sur la situation en Arménie, le rôle que la diaspora doit jouer et comment concrétiser notre solidarité avec les acteurs sur place. Elles nous ont aussi présenté leurs projets d’aide au relogement des familles de l’Artsakh occupé ainsi que de la réinsertion sociale des soldats démobilisés.
Nous continuons à rencontrer des sympathisants de Charjoum d’Arménie et de France vivant en Arménie. Notre séjour nous permet de nous organiser avec un grand nombre d’acteurs de terrain et de la diaspora.

Thomas et Tro pour Charjoum.


Yerevan, 4 décembre 2020

Hier, nous sommes allés dans les locaux du média CivilNet. Deux journalistes nous avaient suivi à l’école pendant la mise en place l’aide aux réfugiés, puis lorsque nous en avons distribué une partie à Yeghegis dans le Vayots Dzor.
Cette fois nous avons réalisé une interview, et avons discuté avec le directeur du média, Apo Boghigian. Ce fut l’occasion de parler de l’avenir, notamment de façon plus politique aussi.

Nous nous sommes ensuite rendus au Women Empowerment Center. L’autre partie des kits réalisés grâce à vos dons sera distribuée par cette association avec laquelle nous travaillons depuis des années. Ce sont 200 familles de réfugiés présents à Armavir, Abovyan, Kanaker, Dilidjan, Buyreghavan et Yerevan qui bénéficieront de kits personnalisés.

Nous nous sommes ensuite entretenus avec Mkhitar Hayrabedyan, ancien Ministre de la diaspora et désormais député. Nous lui avons fait part de notre manque de confiance dans la capacité du gouvernement à apporter efficacement de l’aide humanitaire. Nous lui avons également mentionné les multiples obstacles auxquels nous avons été confrontés dans l’acheminement de l’aide par nous mêmes.

Nous remercions tous les gens qui nous soutiennent, qui partagent notre travail, nous voyons vos messages. Nous multiplions les rencontres, les contacts pour organiser au mieux notre mobilisation sur le long terme.
Nous avons beaucoup de travail ces 2 jours qui viennent, nous essayerons de vous donner des nouvelles régulièrement. Restez connectés. Même si elle est devenue très différente, la lutte du peuple arménien continue. Մինչեւ վերջ.

Thomas et Tro pour Charjoum.


Mardouni, 4-5 décembre 2020

Pour des raisons de sécurité, nous n’avons pas voulu communiquer à l’avance sur notre dernier déplacement. Une partie de l’équipe de Charjoum en Arménie a décidé de se rendre en Artsakh pour constater, dans la mesure du possible et avec toute l’humilité nécessaire, la situation sur place. Nous avons, pour cela, fait appel à des contacts vivant sur place, qui nous ont assuré que ce voyage d’une journée est faisable sans danger, et quelles précautions prendre.
Les contrôles sont nombreux sur la route jusqu’au village de Tegh et la frontière. À partir de ce moment, les checkpoints continuent sur la route de Lachin, mais ceux ci sont effectués par des soldats russes. Lorsque nous arrivons au panneau de bienvenue en Artsakh, on ne voit que des drapeaux russes. Tous les militaires qui nous contrôlent se veulent souriants et rassurants, rappelant que la route est sécurisée et que l’on peut aller jusqu’à Stepanakert.

Comme le chauffeur nous l’a annoncé, une partie de la route est contrôlée par la Russie et par l’Azerbaïdjan. Il fait l’aller retour tous les jours pour ramener des réfugiés chez eux. Lorsqu’on arrive dans la zone de Shushi, on commence à distinguer des drapeaux azerbaïdjanais et turcs, pour bien rappeler qui contrôle. Il faut attendre de dépasser la ville (que nous ne traversons pas) pour voir un premier drapeau arménien, puis d’arriver à Stepanakert pour les premiers drapeaux d’Artsakh.

Internet a été rétabli la veille dans la capitale d’Artsakh, où la vie a repris son cours. Le centre-ville semble avoir subi peu de frappes, et n’est pas dévasté, la capitale caucasienne est debout. Les cars de réfugiés qui reviennent s’arrêtent à la place carrée, les soldats attendent leur solde devant la banque, tandis que la mairie organise une distribution de kits alimentaires. Plus de 300 personnes.

Nous nous rendons ensuite à Martouni. Un portrait de Monte Melkonian se tient au bord de la route orné d’un drapeau de l’Artsakh, comme s’il veillait encore sur les montagnes qu’il a défendu. À Martouni, la situation est beaucoup plus problématique : ici on voit bien les conséquences des tirs azerbaïdjanais sur les habitations et infrastructures civiles. Les personnes qui se sont battues sur place nous montrent les lieux du front, la route bombardée par les drones. Martouni ressemble désormais à une ville fantôme, c’était la deuxième ville d’Artsakh avant la guerre.

Nous nous sommes ensuite rendus dans le village de Bertashen, à 10km de la frontière azerbaïdjanaise. 29 soldats auraient été tués dans ce village pendant la guerre. Nous avons discuté avec le maire du village pour acheminer de l’aide sur place. En effet, l’hiver arrivant, la population d’Artsakh risque de se retrouver avec des manques en termes de vêtements chauds et de nourriture. De l’aide doit venir jusqu’à Stepanakert, mais certains villages sont trop isolés et il y a un risque qu’ils ne soient pas atteints. Nous avons donc vu avec le maire quels sont les besoins, quelles sont les familles les plus précaires, et dans quelle mesure nous pourrons aider les habitants de Bertashen et des alentours. Les habitants de Bertashen ont payé un lourd tribut tant en victimes civiles que ceux qui sont partis au front. Ils sont pourtant toujours prêts à se battre jusqu’au bout, et à ne rien céder à l’envahisseur turco-azerbaidjanais. Ils ont récupéré la plaque de la Pierre tombale de Monte Melkonian, dans le village de Merzili, que l’armée azerbaïdjanaise a pris. Les Bertashentsis veulent désormais réimplanter la plaque dans leur village, et nous ont demandé d’être présents à l’inauguration.

La situation en Arménie et Artsakh s’annonce compliquée pour la suite : lors de la guerre, certains villages sont restés arméniens mais les terres agricoles ont été prises par l’armée azerbaïdjanaise. Il y a un réel risque de crise alimentaire pour l’Arménie qui importe du blé d’Artsakh. Les conséquences de la guerre sont plus graves encore que ce que l’on a pu identifier. Nous quittons l’Artsakh le 5 décembre au matin. La route est embouteillée car une trentaine de camions de soldats azerbaïdjanais roulent au ralenti vers la frontière avec l’Arménie. Ils sont escortés par plusieurs véhicules militaires russes. La situation est inquiétante, pas désespérée, mais remplie d’incertitudes. C’est pourquoi il ne faut pas arrêter la mobilisation. Plus que jamais, l’Arménie, l’Artsakh et la diaspora doivent être unis pour défendre l’ensemble du peuple arménien.

Հայաստան, Արցախ, Սփիւռք, Մէկ ​պայքար :

Thomas et Tro pour Charjoum.


Yerevan, 6 décembre 2020, conclusion de notre mission

Nous terminons notre récit de voyage en Arménie, et l’heure est venue de faire un bilan. Nous avons rencontré beaucoup de monde, certains que nous connaissons de longue date, d’autres pour la première fois. Nous avons partagé des moments de joie mais aussi de peine. Nous sortons différents de ce voyage et c’est avec le coeur lourd que nous quittons l’Arménie. Ces rencontre nous ont permis de saisir la situation sur place, de mieux appréhender les enjeux actuels en Arménie et en Artsakh, de coordonner nos efforts afin d’apporter une aide efficace auprès de ceux qui en ont le plus besoin. Il n’y pas qu’une vérité et l’honnêteté nous oblige à admettre que rien n’est tout blanc ou tout noir. Nous avons bien compris durant ce séjour que la situation en Arménie est aujourd’hui très compliquée, et que derrière les mythes et les symboles, les belles photos et les grands discours, il faut agir sur le terrain, auprès des personnes précaires. Ce travail n’est possible que s’il se fait avec les associations locales qui font preuve d’une grande rigueur dans leur suivi. Simplement faire un don et penser son devoir fait, c’est malheureusement le plus souvent inefficace, tant l’aide humanitaire à été mise au second plan. La situation ne doit pas nous faire désespérer sur l’avenir du peuple arménien, nous n’avons pas ce luxe. En ce moment même, le plus grand défi se présente dans les montagnes de l’Artsakh, celui de la résistance d’un peuple pour son existence.

Lorsque nous voyons un volontaire monter dans un bus en portant son gilet par balle sur l’épaule et nous faire le V de la victoire, nous ne pouvons pas dire que le peuple arménien est à genoux. Celles et ceux qui défendent l’Artsakh savent qu’ils sont le rempart contre le fascisme et la haine génocidaire. Et ils y répondront avec courage et détermination comme ils l’ont toujours fait. Sans écrire de belles lignes sur “nos héros”, sur “la grande nation arménienne qui va renaître de ses cendres” ou autres éléments de langages, nous devons rester mobilisés plus que jamais pour la survie de l’Arménie et de l’Artsakh. Cela veut dire aider réellement les populations sur place, pas simplement faire des dons à des organismes sans se soucier de qui réceptionne quoi et à quelles conditions. Cela veut dire repenser l’action de la diaspora envers l’Arménie et l’Artsakh, action qui ne peut se faire qu’avec le peuple sur place. Cela veut dire sortir de notre zone de confort et des légendes sur la “reconnaissance”, du génocide des Arméniens, de l’indépendance de l’Artsakh, comme étant des solutions miracles qui mettraient fin à tous nos maux. L’heure n’est plus aux mots doux rassurants, l’heure est aux actes. Nous avons en diaspora cette responsabilité.

Le vent continue de faire flotter le drapeau de l’Artaskh sur les plaines de Martouni et dans les avenues de Stepanakert. Tout n’est pas perdu. Merci à vous et à tous ceux qui nous ont soutenus, cela nous a donné l’envie de continuer nos missions et savoir que nous ne sommes pas seuls. Une partie de notre équipe est toujours sur place, et une autre ira bientôt en Arménie à son tour. À bientôt. Vive le peuple arménien en lutte.

Lynda, Nechig, Taline, Lilith, Tro et Thomas pour Charjoum.